- RÉMANENCE
- RÉMANENCERÉMANENCEPhénomène lié à l’hystérésis de la réponse A d’un système par rapport au champ appliqué extérieur B. Si A dépend non seulement de la valeur actuelle de B, mais aussi de son «histoire» (systèmes à mémoire, phénomènes héréditaires), il y a hystérésis au sens suivant: en augmentant lentement B de zéro à Bm et en le réduisant ensuite de nouveau à zéro, la fonction A(B) n’a pas les mmêmes valeurs à l’aller et au retour. Si la branche «aller» de la courbe A(B) part de A(0) = 0 pour atteindre la valeur Am 令 A(Bm), la branche «retour» est située en général au-dessus de la branche «aller»:A(B)retour face=F0019 A(B)aller.La valeur non nulle de la réponse correspondant à un champ appliqué nul sur la branche «retour»:Ar face=F0019令 A(0)retour face=F0019 0est, par définition, la réponse rémanente.La rémanence est caractéristique des substances ferromagnétiques . Dans ce cas, la réponse à un champ magnétique H est la magnétisation M. Si le corps fait partie d’un circuit magnétique fermé, le champ intérieur Hi égale le champ extérieur H; sinon, il en diffère par le champ «démagnétisant» Hk = H — Hi, dépendant de la forme et de la nature du corps. On distingue ainsi une magnétisation rémanente «vraie» Mn, correspondant au premier cas: Hk 0, H = 0, Hi = 0, et une magnétisation rémanente «apparente» Mn, correspondant au second cas: Hk 0, H = 0, H = — Hk 0. C’est seulement Mn qui représente une véritable constante spécifique de la substance.La rémanence caractérise également l’hystérésis ferroélectrique (BaTiO3, KH2P4, etc.), l’hystérésis élastique (les matières plastiques), etc.L’interprétation microscopique de la rémanence, et plus généralement de l’hystérésis, est basée sur les notions d’état métastable et de barrière de potentiel. À toute valeur du champ appliqué extérieur correspond une seule valeur de la réponse, puisque, dans des conditions extérieures données, l’équilibre thermodynamique (stable) est unique. Cependant, pour atteindre l’état d’équilibre stable, le système doit, à l’échelle microscopique, escalader certaines barrières de potentiel, ce qu’il ne peut faire que par suite de fluctuations capables de concentrer dans certaines régions l’énergie nécessaire. Il se peut donc qu’il attende longuement ces fluctuations, et cet état d’attente, appelé en thermodynamique état d’équilibre métastable, est caractérisé par une valeur de A différente de celle correspondant à l’équilibre stable. Ainsi, pour B = 0, si:A(0)aller = 0est la valeur stable,A(0)retour = Ar face=F0019 0est la valeur métastable. La rémanence est un cas particulier de métastabilité.• v. 1870; « permanence, persistance » XIIe; de rémanent♦ Sc. Persistance partielle d'un phénomène après disparition de sa cause; spécialt de l'aimantation après retrait de l'influence magnétique. ⇒ hystérésis.♢ Rémanence (ou persistance) des images visuelles : phénomène par lequel la sensation visuelle subsiste après la disparition de l'excitation objective.rémanencen. f. PHYS Persistance d'un phénomène (lumineux, magnétique, etc.) après la disparition de la cause qui l'a provoqué.|| PHYSIOL, PSYCHO Propriété de certaines sensations de subsister après que l'excitation a disparu. La rémanence des images visuelles.⇒RÉMANENCE, subst. fém.A. — Fait de se maintenir, de persister; durée, permanence de quelque chose. Synon. persistance. Rémanence d'une superstition. La rémanence des conceptions traditionnelles sur la guerre, aujourd'hui complètement dépassées, ne manquerait pas de causer d'épouvantables catastrophes (BEAUFRE, Dissuasion et strat., 1964, p. 108). Nous avons là, transposée, et à l'évidence transfigurée par un contexte de théologie mystique, une rémanence de vues de type platonicien (PLATON, L'Alcibiade majeur, introd. par P.-J. About, Paris, Hachette, 1980, p. 41).B. — Spécialement1. PHYSIQUEa) Persistance partielle d'un phénomène après disparition de la cause qui l'a provoqué. Faible, forte, longue rémanence. S'il y a rémanence — dans l'acier dur par exemple — c'est que la désorientation des domaines ne se poursuit pas jusqu'au bout (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 242).b) ,,Aimantation résiduelle d'une substance ferromagnétique lorsque le champ magnétisant s'annule`` (PIR. 1964).c) Rémanence (d'un écran fluorescent). ,,Persistance temporaire de l'émission lumineuse d'un écran fluorescent après cessation de l'excitation`` (Radiogr. 1979).2. AGRIC. Propriété d'un produit antiparasitaire dont l'action se fait encore sentir dans le temps bien après son application. La rémanence d'un insecticide, d'un fongicide ou d'un désherbant dans le sol ou dans la récolte peut entraîner des risques de toxicité pour les végétaux cultivés ultérieurement sur ce sol ou pour les consommateurs (Lar. agric. 1981).3. PSYCHO-PHYSIOL. Propriété de certaines sensations de subsister après la disparition de l'excitation qui leur a donné naissance. (Dict. XXe s.). Rémanence des images visuelles (v. image II A).4. PARAPSYCHOL. Vibrations positives ou négatives qui imprégneraient un lieu précis après un événement du passé. Rémanence d'une maison, d'un mur, d'une pièce, d'une poutre. C'est ce que j'appelle les rémanences ou « la mémoire des murs » ou « la mauvaise haleine du passé ». Dans une maison où il s'est passé quelque chose, des événements intensément vécus comme des souffrances, des meurtres, les murs sont en quelque sorte imprégnés de ces vibrations qui sont créées par la douceur ou par la peur ou par l'amour exagéré (Paris-Match, Doc., 21 sept. 1984, p. 5, col. 2).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1. Déb. XIIe s. « demeure, résidence » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 956); 2. 1155 « fait de rester au même endroit » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 2674); 3. 1901 « continuation d'un effet après que la cause ait été supprimée » (HUYSMANS, Ste Lydwine, p. 40); 4. 1932 « persistance d'une modification de la matière brute après qu'elle ait été soumise à certaines influences » (Lar. 20e). Dér. de rémanent; suff. -ence (v. -ance).
rémanence [ʀemanɑ̃s] n. f.ÉTYM. V. 1175; « résidence », v. 1112; de remanoir, remaneir « rester » (v. 1050); lat. remanere, de re-, et manere « attendre, rester »; de rémanent.❖———I Vx. Permanence, persistance.———II (V. 1870). Mod.1 Sc. Persistance partielle d'un phénomène après disparition de sa cause (spécialt, de l'aimantation après la disparition de l'influence magnétique. ⇒ Hystéresis). — Rémanence (ou persistance) des images visuelles : phénomène par lequel la sensation visuelle subsiste pendant un court instant après la disparition de l'excitation objective (par ex., l'impression de mouvement donnée par les images successives du cinéma). — Par analogie :0 (…) mais leurs deux sourires jumeaux ne s'effaçent pas sur-le-champ : ils demeurent quelques instants sur leurs lèvres, par une sorte de rémanence.Sartre, la Nausée, p. 65.♦ Écologie, éthologie. || Rémanence d'un signal : temps pendant lequel ce signal reste perceptible dans le milieu de communication après son émission. || Rémanence des signaux chimiques de marquage du territoire. || Rémanence nulle des signaux acoustiques (chants d'oiseaux, par exemple).2 (XXe; au plur.). Fin. Taxes sur la consommation qui ne sont pas payées directement par les ménages, mais perçues au niveau de la consommation intermédiaire.
Encyclopédie Universelle. 2012.